jeudi 20 septembre 2007

CERVOS, "LE CERF"

Cervos, (le cerf) est riche. Il a un boeuf. Et c'est ce boeuf rustique qui l'aide à entailler de sa houe de bois la glaise médulienne

Comme ses frères Médulis, branche de la grande tribu des Bituriges Vivisques, Cervos est d'humeur peu belliqueuse. C'est d'ailleurs pour cela que ses ancêtres ont été lentement repoussés sur les rives de Garunna, la nourricière.

Cervos vit de son maigre champ, entre lande et tourbières du marais médocain.
Le fleuve adoré et craint, apporte au printemps des poissons blancs, gras et dodus que Cervos et ses congénères attrapent à l'aide de petits filets de chanvre. Il les feront griller sur des feux de bois mort. Entre vase et roseaux, les guerriers pacifiques ont déposés des nasses d'osier où viennent se prendre de curieuses bêtes. Poisson ? Serpent ? Cervos n'en a cure. Il se réjouit simplement de la peur que suscite la vue de l'hideuse créature chez sa femme , Melissa, et chez les enfants du village.
Mais aujourd'hui, Cervos est pressé . Accompagné d'autres membres du clan, il va entamer la longue marche vers Noviomagus, là bas, loin vers le nord, là où finit la terre. Ils emprunteront la "Lebade", une levée de terre qui domine faiblement la lande de Burdigala à Noviomagus. Crassus le romain commence à équiper cette voie pour éviter les marées et colères de Garunna.

Le fleuve s'insinue partout sur le marais Médulien . Nombre de rias peu profondes, iles et ilots cisèlent la côte. Il laisseront à leur gauche le fleuve Anchise qui se jette en un long et large estuaire dans l'océan inconnu. Ils feront un détour par Brion (St Germain d'Esteuil)

Noviomagus.
Les premiers navigateurs y cherchent des vivres de l'eau fraîche, et commencent à commercer. Déja les Santons de Mediolanum(Saintes) ont traversé le fleuve pour y échanger le chanvre, le sel, les poteries, et biens sûr toutes les productions des habiles forgerons que sont les gaulois. Cervos espère y trouver quelque pot d'étain et pourquoi pas une houe de bronze. Il a, lui, quelques litres de blé noir, des gerbes d'osier et un peu de poisson séché.

Il y a bien longtemps que l'âme de Cervos a rejoint Cernunnos, le dieu de la nature et du renouveau, l'idole à laquelle il s'est voué.
Le clan l'a dévotement déposé sous l'aulne qu'il aimait tant, juste à coté de son modeste logis fait de bois, de torchis et, déjà, de terre cuite. Sa houe, ses humbles parures d'étain et collier d'argent qu'un Picte de passage lui a laissé l'accompagnent vers son voyage vers Cernunnos.

Au dessus de lui, presque deux mille ans de générations vont fouler la prairie.
Le Viking descendant Garunna y viendra brûler Macallus -le fossé- (Macau?). Bien plus tard, la Dame de Gironville y prendra le frais sous l'ombrelle.
Cervos y cotoiera les racines des saules , du "petit verdot" qui se succèderont jusqu'au jour où le crâne de notre Médulli résonnera de la foulée hésitante des jeunes athlètes de M. Galy et des dribbles aléatoires des footballeurs en herbe .

Mais aujourd'hui la fragile sépulture de Cervos se fissure. De lourdes chenilles s'avancent et les crocs d'acier des pelleteuses matyrisent la terre. Cernunnos le dieu de la Nature n'y peut rien . L'Homme, ou celui qui se nomme comme tel, l'a dompté, trompé, bafoué.

Les os, l'âme de Cervos et de Melissa, pleurent.
C'est toute sa lignée qu'on assassine ........

Tout cette "docu-fiction" est probablement truffée d'erreurs, d'abérrations historiques. Mais là n'est pas le problème !
Certes, les petits macaudais ne descendent sûrement pas de Cervos. Mais quoi de plus beau, de plus efficace que de voir l'histoire, la Vie dans ........... son jardin.

Tour celà vaut bien un parking ou une table de ping pong en béton. Non ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ça a beau être un docu-fiction,il est joliment écrit,nous fait voyager dans le temps et on se prend à croire
que Cervos et sa famille a bel et bien existé. Bravo!